Que faire si...
Les recommandations de La Baronne Tootou...
Les bonnes manières se perdent...
Retrouvons les, au travers de situations embarrassantes que vous pourriez rencontrer.
A défaut d'un poisson rouge orphelin, adoptez alors une attitude digne, grâce à la Baronne.
Rencontre inattendue
Vous croisez dans la rue un cheval que vous ne connaissez pas, mais qui vous demande poliment son chemin.
Ne perdez pas contenance :
Retirez votre chapeau en signe de déférence (ou vos chaussettes si vous ne portez pas de couvre-chef), et, avec un léger accent Bulgare, esquissant un sourire confus à l'aide du fusain qui ne doit jamais vous quitter, excusez vous en lui disant que vous n'êtes pas du quartier.
En principe, sauf si c'est un vieux cheval de retour, il ne devrait pas insister et passer son chemin.
Repas huppé
Vous êtes invités à dîner par le chef de cabinet du sous secrétaire d'état aux affaires culturelles régionales et limitrophes.
Le serveur s'avance et vous propose de reprendre une part de cette délicieuse tarte aux pois cassés.
Devez vous accepter ou refuser l'offre ?
Si tout le monde est déjà parti, le mieux est d'accepter tout en minaudant un peu, et en le complimentant sur la bonne tenue de son appareil dentaire, ou l'efficacité de son cirage, s'il est chauve.
Si l'assistance est encore attablée, délicatement, avec la main gauche, prenez d'autorité deux ou trois parts, non sans avoir au préalable soigneusement essuyé votre assiette avec un coin de nappe. Ce geste d'élégance laissera les autres convives sans voix.
Demande en mariage
Vous devez demander la main de votre future épouse. Comment s'y prendre ?
Vérifiez discrètement au préalable que votre promise est bien pourvue de deux mains, une gauche et une droite en état de marche, et que les deux sont libres.
Précisez quelle main vous souhaitez demander, et pour cela assurez vous auparavant laquelle est la plus efficace.
Petite astuce : lors d'une rencontre prénuptiale, au prétexte de s'amuser, jetez dans sa direction une boulette de pain ou une boule de pétanque, selon la force supposée de votre future compagne, et observez avec quelle main elle esquive l'objet. Vous voilà renseigné sur la main qu'il faut demander.
Etape suivante : à qui demander sa main.
En tout cas, pas à elle directement, c'est de la dernière indélicatesse.
Pas à son père supposé non plus, sauf s'il est en possession d'un certificat de paternité authentifié par le cachet d'une indiscutable autorité (ministère, préfecture, Darty, ligue antialcoolique, etc...) car par les temps qui courent, on n'est sur de rien, même pas de les rattraper. De plus, le géniteur supposé pourrait aussi être menteur ou cocu.
Adressez vous donc à la pharmacie la plus proche, où l'on trouve encore des gens serviables.
Sachez qu'une demande en mariage, selon les usages, vous dispense de faire la queue.
Passez donc devant tout le monde, enfilez des gants blancs, ou des chaussettes de la même couleur si vous n'avez pas de gants sous la main, et en frappant d'un coup sec votre canne ou parapluie sur le comptoir, prononcez à haute et intelligible voix cette expression consacrée : "Monsieur, (ou madame, selon) J'ai l'honneur de vous demander la main (droite ou gauche, précisez selon votre choix) de mademoiselle X (pensez à remplacer X par le nom de votre Dulcinée) et je n'ai pas de comptes à vous rendre ! L'apothicaire, qui justement est en train de faire les siens, puisque c'est là son occupation favorite, verra par cette formule que vous n'avez pas l'intention de marcher sur ses plates bandes, surtout s'il s'agit d'un herboriste !
Il vous remettra alors un laisser passer avec lequel, dans n'importe quel magasin, vous pourrez déposer une liste officielle de mariage.
Ensuite, rentrez chez vous, couchez vous et attendez que votre fiancée vous appelle pour lui annoncer la bonne nouvelle.